Paris, Prolégomènes Dumky

Paris, Prolégomènes Dumky

Suspens musical pour piano, violon et violoncelle, à partir du Trio Dumky d’Anton Dvořák.
Ecrit et mis en scène par Béatrice Lafont.

Les concerts ont lieu du 16 septembre au 26 octobre : les lundis à 19h et samedis à 16h30, relâches 21,23/09 et 14/10.

La musique, avant la musique
Il y a eu d’abord le désir de donner à voir, à entendre et à éprouver, dans un langage théâtral, ce qui est habituellement invisible: de quoi est faite la musique avant le moment du concert, ce qu’elle esquisse par son pouvoir d’évocation, les mouvements intérieurs, les émotions qu’elle peut susciter, et que chaque spectateur puisse la découvrir dans la liberté d’une expérience intime. Les “prolégomènes” désignent les préparatifs, les préambules, les préliminaires. Ainsi composent-ils la première partie du spectacle, la deuxième partie révélant le Trio Dumky joué dans son intégralité.

Trois musiciens se prêtent au jeu
Les interprètes sont le vrai sujet du spectacle. En acceptant de confronter leur pratique au jeu théâtral, ils donnent à la musique toute son humanité. En effet, l’écriture du spectacle s’est nourrie de leur perception de l’oeuvre de Dvořak, de leur manière particulière de la vivre a ours du travail, ainsi que de leurs personnalités respectives. La partition théâtrale du spectacle est aussi étroitement liée à la musique elle-même. J’englobe dans celle-ci non seulement l’univers particulier au Trio Dumky, mais aussi le phénomène physique, charnel, par lequel elle advient dans sa rencontre avec l’interprète et son instrument, sa résonance dans son corps, dans son âme, et toutes les péripéties qu’elle traverse avant d’être donnée au public. Leurs crampes, leur fatigue, leur faim et leurs peurs ont été un matériau théâtral privilégié, mais aussi leur plaisir, leur excitation, leur joie.

Le Trio Dumky d’Anton Dvořák
Il est composé de six mouvements, chacun étant une dumka, du nom d’une danse populaire slave, le mot dumky désignant les “états d’âme”. Le trio de Dvořák est tissé d’ombres et de lumières, de gaîté et de tristesse, d’intériorité et de débordements jubilatoires. C’est cela qui touche et étonne dans cette musique, sa versatilité, ses revirements, ses pirouettes fantasques surgissant de la mélancolie la plus profonde, comme un écho d’une enfance qui n’en démord pas de sa joie débridée et têtue.

Forme générale
Ces prolégomènes, articulés en tableaux, déclinent le cheminement des trois musiciens au coeur même de la partition. Ce cheminement, dont le ressort est le travail de déchiffrage, de répétition et d’interprétation, imprime au spectacle un mouvement allant d’un registre réaliste à un registre plus intime et onirique, faisant vibrer ce fil sur lequel l’interprète oscille, se jouant de la gravité autant qu’il s’y soumet sans relâche.
S’inspirant d’une citation de Jiri Trnka, “le concret est la condition du merveilleux”, le spectacle se développe dans un mouvement allant du plus concret au plus dépouillé. Des tableaux se succèdent de manière plus ou moins contrastée ou fondue, faisant alterner des scènes dialoguées, travail musical, rêves, monologues intérieurs. Dans la deuxième partie, le plateau est dépouillé de tout détail réaliste, hormis les instruments; le sol et les murs sont comme effacés, les corps, les visages et les instruments seulement esquissés, afin qu’autant que possible, rien ne puisse interférer entre le public et la musique.

Avec : Camille Théveneau (violon), Iris Guémy (violoncelle) et Adrien Gey-Galera (piano).

Billetterie également disponible sur place (espèces et cartes bleue acceptées)

Contact :

Téléphone : 07 83 48 97 86
Mail : lesconcertscantabile@gmail.com

Affiche Prolégomènes Dumky